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La hausse des taux longs aura-t-elle lieu ?
information fournie par Le Cercle des analystes indépendants 20/09/2018 à 11:15

Le contexte actuel plaide pour une remontée des taux d’intérêt, et pourtant le risque déflationnisite reste l'hypothèse la plus sûre à long terme. (crédit : Bruce Mars / Pexels)

Le contexte actuel plaide pour une remontée des taux d’intérêt, et pourtant le risque déflationnisite reste l'hypothèse la plus sûre à long terme. (crédit : Bruce Mars / Pexels)

La hausse des taux longs aura-t-elle lieu ? Le contexte économique pourrait en effet y faire croire. Le PIB américain s'est redressé au deuxième trimestre de 4,1 % (en réel annualisé). Les sondages d'opinion au sein des PME américaines reflète une hausse de la confiance à un plus haut historique, relayée en août par leur perspective d'investissement. Alors que le taux de chômage est extrêmement bas aux Etats-Unis, aucune pression sur les salaires ne s'était manifestée jusqu'à présent. L'accélération des salaires est enfin présente, avec une hausse de 2.9%, ce qui entraine l'anticipation d'une politique monétaire plus restrictive.

L'injection massive de liquidité par le biais de la politique fiscale aux USA, ne fait pas de sens dans une économie qui est déjà proche du plein emploi. Cette surchauffe artificielle sera de courte durée, et des cartouches budgétaires ont été gaspillées. Dans cette optique le président de la FED G. Powell relèvera certainement ses taux non pas pour freiner l'activité mais pour se constituer une avance sur ses taux qu'il pourra baisser lors du prochain ralentissement économique qui se profile à l'horizon 2020. L'accélération des salaires est présente c'est un fait, mais elle sera rapidement capée et de courte durée.

On pourrait dire la même chose de l'inflation aux USA qui ralentit déjà à 2,7% estimée pour Août après 2,9% le mois précédent, même chose en zone EURO avec 2,0% après 2,1%. Cette inflation est due principalement aux pressions géopolitiques sur les prix du pétrole (+48% sur un an glissant, +10% depuis juin), qu'on ne retrouve absolument pas sur les autres matériaux de base (depuis juin : -20% sur le cuivre).

On voit mal comment être optimiste sur la croissance quand on constate l'aplatissement de la courbe des taux aux Etats-Unis, qui pourrait même s'inverser avec le relèvement des taux directeurs : A moyen terme une inversion annonce une récession. Devant la situation politique européenne notamment en Italie, et l'absence d'inflation, Mario Draghi ne devrait pas non plus bouger ses taux directeurs avant longtemps. Les taux longs ne risquent pas d'augmenter brutalement non plus tant que le QE sera appliqué.

Le ralentissement des pays émergents, la chine en premier, est patent : c'est la première cause de la baisse du prix des matières premières. La hausse des taux US devrait aggraver la situation: les investisseurs préfèrent le couple risque/rendement du dollar face aux monnaies émergentes (fligt to quality) dans un contexte de grande incertitude géopolitique entretenue par les déclarations de D. Trump envers l'Iran et la Turquie et les exercices militaires Russo-Chinois.

En Europe, la production industrielle s'étiole. On a pu constater un rebond du climat des affaires allemand (indice IFO), mais celui-ci était principalement dû aux services et à la construction.  Les commandes à l'industrie allemande ont baissé pour le deuxième mois consécutif : -0.9% en juillet après une baisse importante de -3.9% en juin, en ligne avec le ralentissement chinois.

Qu'espérer donc pour le futur sur les marchés financiers ? Il n'y aura pas de hausse durable des taux dans un contexte toujours autant désinflationniste. La concurrence salariale entre pays même si elle s'estompe avec une possible guerre commerciale et des tensions sur les tarifs douaniers, est remplacé par l'émergence de la robotique et de l'IA. Après des années de politique monétaire ultra accommodante, la croissance revient par effet « ketchup » : une croissance non durable dans une économie mondiale qui n'a pas réglé ses problèmes structurels de vieillissement et de baisse de la productivité.

On peut donc s'attendre à un scénario à la japonaise, de croissance faible, faite de faux départs et des marchés actions baissiers sur le long terme. Il n'y a donc pas dans ce contexte de risque d'accélération durable de l'inflation. Au contraire, le risque déflationniste reste l'hypothèse la plus sûre sur le long terme. A très court terme les taux longs pourraient atteindre les 3,30%, mais cette tendance sera rapidement capée par le niveau élevé de l'endettement américain et l'effet négatif d'une hausse des taux sur l'activité économique.

Christophe Prat DG de Pythagore Consult
Membre du Cercle des Analystes indépendants

3 commentaires

  • 28 septembre 17:03

    Le cercle des économistes, des bouf.... comme ceux qui nous dirigent! Si ce n'est pas par méconaissance que l'on nous dé sin forme c'est donc que c'est voulu pour nous tondre...


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